LES CENTRES FERMÉS POUR ÉTRANGERS EN BELGIQUE

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La politique migratoire restrictive de l’Etat belge ne date pas d’aujourd’hui ; elle a été menée par différents gouvernements qui se sont succédé depuis la fin des années 80.

La décision de multiplier les centres fermés pour étrangers date de 1992. Un seul centre existait alors, celui de Melsbroek, le 127, ouvert en 1988. Il s’agit d’une décision gouvernementale, prise à la suite des élections législatives de 1991. 1991, c’est la « marée noire », la grande poussée du Vlaams Blok. Le fait de décider cette multiplication des centres fermés résulte, d’une certaine manière, d’une adaptation par rapport au discours de l’extrême droite. Dans les centres fermés se trouvent des personnes qui n’ont commis aucun délit si ce n’est de ne pas être en ordre de papiers ; en les enfermant on les criminalise !

Successivement ont été ouverts 4 centres fermés s’ajoutant au 127 : celui de Merksplas (1993), le 127 bis à Steenokkerzeel (1994), le centre fermé de Bruges (1995) et celui de Vottem (1999). En 2012 le centre Caricole remplace le 127, à côté du 127bis. Il existe aussi dans chaque aéroport des zones de non-droit où sont confinés les INADS (pour Inadmissibles) à l’aéroport. A partir de ces espaces fermés dans les zones de transit on opère des « refoulements » : des personnes sont embarquées sur un vol de retour « parce qu’elles ne sont pas en ordre » sans que personne ne le sache ! Dans ces espaces, personne n’a accès, ni parlementaire, ni ONG….

L’explication officielle quant à la création des centres fermés est de dire qu’ils ont été créés pour dissuader les personnes étrangères de venir en Belgique. Il ne s’agit pas d’une argumentation propre à la Belgique.

Tous les pays de l’Europe forteresse utilisent ce même argument fallacieux :

«On ne peut pas accueillir toute la misère du monde»…

CES CENTRES FERMÉS SONT DONC DES CENTRES CRÉÉS POUR RAPATRIER LES GENS, POUR LES EXPULSER. ILS EXISTENT DANS TOUTE L’UNION EUROPÉENNE, ET ONT ÉTÉ LÉGITIMÉS PAR LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE ET LE PARLEMENT EUROPÉEN : LA « DIRECTIVE DE LA HONTE » ADOPTÉE EN 2008 QUI AUTORISE JUSQU’À 18 MOIS LA DÉTENTION EN CENTRE DE RÉTENTION.

Pourtant, ces centres, même s’ils font peur, ne dissuadent personne de venir en Belgique. En effet, les mouvements migratoires sont inéluctables dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui : guerres multiples, dictatures, persécutions, conséquences sociales de la mondialisation de l’économie et de la dette du Tiers Monde, catastrophes environnementales… Les gens continueront de chercher asile dans d’autres pays même l’Europe-forteresse leur ferme officiellement les portes ! Ce qui en témoigne, malheureusement, ce sont les dizaines de milliers de morts de, dans de frêles embarcations au large des côtes … sous les essieux des poids lourds… dans les trains d’atterrissage… De tout temps, les hommes ont circulé sur la planète, à la recherche d’un mieux-être, même si, pour la plupart d’entre eux, ils restent dans la région d’origine (par exemple aujourd’hui, les Syriens réfugiés en Turquie ou au Liban).