s’appellent « fonctionnaires de retour » et ne cherchent pas de solution pour une libération, ils assurent seulement le minimum de suivi prescrit (trouver un avocat par exemple). Leur véritable fonction, telle qu’elle est définie dans les règlements, est de « préparer l’éloignement ». Parmi les éducateurs on trouve un « coach de retour ».
« Coach de retour, une nouvelle fonction qui a été créée en 2013 … une seule personne la remplit actuellement, un ancien éducateur… son travail est axé exclusivement sur le rapatriement… il montre le DVD expliquant comment se passent les différents types de rapatriement (volontaire, non volontaire, sous escorte)… afin que le résident soit informé des modalités de son rapatriement et des conséquences d’un refus … il pratique l’écoute active en orientant ses réponses vers le retour volontaire … Il prévient la hiérarchie de Bruxelles lorsque la décision est prise par la Direction du centre, de ne pas annoncer la date du rapatriement à un résident si celui-ci présente des risques de violence, suicidaires ou d’automutilation … »
Réf: CIV Rapport 2013 – 1.6.3.1.3.
Un psychologue est spécialement chargé de convaincre les récalcitrants.
« Depuis mai 2007 un psychologue clinicien est entré en service Sa fonction peut être décrite comme suit : il est chargé de l’accueil et de l’accompagnement de chaque résident, le soutient et veille à sa santé mentale … il réalise ces tâches pour parvenir à son adaptation au centre, lui faire accepter l’enfermement et l’encourager au départ… il développe une approche efficace pour le parcours d’acceptation et la préparation du retour au profit des assistants sociaux »
Réf: CIV Rapport 2008
Le service médical est minimal, pour tous ceux qui en ont besoin, il faut s’inscrire à l’avance et parfois attendre plusieurs jours pour une visite, et bien plus encore pour un rendez-vous à l’hôpital. Mais il est aussi redoutablement efficace à d’autres moments. Ainsi à plusieurs reprises on a dénoncé l’utilisation abusive de calmants, anti-dépresseurs, voire de neuroleptiques. En novembre 2006, ce sont des gardiens du Centre fermé de Vottem qui alertent la presse.
« En fait, on se contente de bourrer les gens de médicaments pour les garder calmes. Les médocs à Vottem, c’est un budget de plusieurs milliers d’euros par mois. … Et dans le même temps, il y a des gens qui attendent 5 jours pour voir le médecin, parfois plus. »
Réf: « Centre fermé de Vottem, des gardiens parlent » Enquête de M. BOUFFIOUX, Ciné-Télé-Revue, n°46/16, nov. 2006.
Et en mars 2007 des infirmières du Centre fermé de Vottem se plaignent de non-respect à la déontologie médicale. Elles dénonçaient notamment l’usage non approprié et non contrôlé de «Dehydrobenzperidol» (D.h.b.p), un neuroleptique utilisé en psychiatrie.
«Le 30/11/06, 3 directeurs (K., S. et R.) viennent à l’infirmerie, ils me présentent un résident tout calme et K. prend la parole : “Voilà, L., le docteur, a dit de réaliser deux ampoules de D.h.b.p. d’une dose maximale comme cela il sera calme tout le weekend“. R. me dit : “Viens réaliser l’injection, je le tiens…» document signé par l’infirmière graduée L. L., collaboratrice du service médical de Vottem entre septembre 2005 et janvier 2007.
Réf: « Centre fermé de Vottem,: des pratiques qui font peur « La Libre Match du jeudi 1 mars 2007.
Parmi les « encadrants » du centre fermé de Vottem, qu’ils soient assistants sociaux, éducateurs, médecins, ou infirmiers, beaucoup ont démissionné, parce qu’ils estimaient que la déontologie de leur métier n’était pas respectée, et que le travail qui était attendu d’eux n’était pas acceptable, allait contre le respect des personnes et de leurs droits les plus élémentaires et n’avait plus rien de « social ».